Les dispositifs sont complètement saturés. Les professionnels n’ont plus les moyens d’assurer leur mission sociale et font le constat de la banalisation des situations de familles et d’enfants à la rue.

« C'est très dur pour les écoutants. Les gens qui appellent le 115 sont en détresse, les situations sont dramatiques et, parfois, on n'a rien à leur proposer. Et c'est d'autant plus difficile, que ni les ménages ni les professionnels ne comprennent qu'on ne puisse rien faire. » Et leur colère, Maxence Delaporte, responsable opérationnel d'Interlogement93, association gestionnaire du 115, la comprend. « Dans les médias, on matraque tout l'hiver qu'il faut appeler le 115. Dans la représentation collective, on a des places pour les gens à la rue et on a réponse à tout. On ne demande que ça d'avoir des signalements par des tiers, mais qu'on nous donne les moyens d'y répondre ! » Parce qu'en réalité, ce numéro d'urgence comme les dispositifs de mise à l'abri et d'hébergement sont complètement saturés.

Si la situation n'est pas nouvelle, elle s'est dramatiquement détériorée. À la veille de l'hiver, Interlogement93 et la Fnars Île-de-France avaient lancé un cri d'alarme. Dans un communiqué, ils avaient tenté d'alerter l'opinion et les pouvoirs publics sur leur incapacité à répondre aux besoins de plus démunis, enregistrant le 26 octobre dernier pour le département un seuil de refus historique au 115, avec 414 personnes laissées à la rue dont 188 mineurs. Avec l'arrivée du froid, les demandes non pourvues persistent. Ce 4 janvier, elles ont concerné 107 personnes sur le département, dont 67 en famille.

«  En Seine-Saint-Denis, on a une augmentation exponentielle de la demande d'hébergement hôtelier. On est passé d'une centaine de nuitées il y a cinq ou six ans à 8 500 prises en charge, dont 4 493 pour le seul 4 janvier dans des hôtels du 93. Et cette réponse aujourd'hui reste insuffisante, observe Maxence Delaporte. La demande d'hébergement progresse plus vite que l'offre nouvelle mise en œuvre, et l'écart ne cesse de se creuser. Structurellement, on a un problème. »

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Pour en savoir plus : http://leplus.nouvelobs.com/contribution/736777-avec-le-froid-j-ai-peur-qu-on-retrouve-un-enfant-mort-dans-la-rue.html

 

 

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