Peut-on parler de "mises à l’abri" lorsqu’on place des familles dans des hôtels insalubres sans nourriture, ou qu’on oriente des hommes isolés dans des centres d’accueil et d’hébergement (CAO) excentrés, sans information ?"Je m’occupe de ces migrants dans le concret et dans le vrai", affirmait la ministre du Logement, Emmanuelle Cosse, ce vendredi matin sur France 2. Or derrière les démantèlements de la "Jungle" de Calais et des camps de Stalingrad, se cache une réalité moins glorieuse que celle prétendue par le gouvernement.


Au 4 rue Jean et Marie Moinon, dans le XXe, quelques petites mains bénévoles se sont affairées aux fourneaux pendant plusieurs mois pour les migrants. Aux commandes, des jeunes engagés et solidaires ont créé La Cuisine des migrants et fait mijoter tout ce qu’ils avaient dans d’énormes marmites jusqu’au démantèlement. "On distribue entre 1000 et 1200 repas par jours", nous confiait l’un d’eux en début de semaine. Actifs, dévoués, les collectifs et les associations œuvrent sans relâche pour habiller, soigner, accompagner et nourrir ces exilés dont le gouvernement peine à s’occuper.

Si elle a laissé les hommes isolés s’entasser dans des tentes le long de la route, la mairie de Paris a mis à l’abri un maximum de familles dans des hôtels. Les plus chanceuses d’entre elles sont arrivées avec un colis alimentaire pour trois jours, sans doute soulagées, peut-être même pleines d’espoir. Mais la réalité est toute autre. "Elles sont abandonnées dans des chambres d’hôtel sans équipement pour cuisiner, ni suivi alimentaire, ni information", s’indigne une bénévole en charge de huit familles placées à Cergy.

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